Plan CANAL: Démantèlement d’une bande de trafiquants d’êtres humains

BRUXELLES, 20/9/2016. - Mi - 2015 l'Office des Etrangers a été confronté à un grand nombre de demandes d'asile politique émanant des ressortissants d'origine irakienne. L'afflux de réfugiés d'origine irakienne étant tellement important, que pour les accueillir en attente du lancement des procédures d'asile, un hébergement a été instauré à hauteur du parc Maximilien à Bruxelles (campement avec des tentes) ainsi qu'à proximité des bâtiments WTC à Bruxelles. Vu l'importance du nombre de migrants venant d'Irak, l'existence d'organisations criminelles actives dans le trafic d'êtres humains n'était pas exclue.



En plus de cette situation, la police judiciaire fédérale de Bruxelles a, depuis quelques temps, pu constater une augmentation flagrante de l'usage de faux documents lors des activités de trafic des êtres humains. Ces constatations, en corrélation avec la lutte contre la production et le trafic de faux documents, entrant dans le cadre du Plan "CANAL", une attention particulière a été attribuée à ce phénomène.



Dans ce contexte, une enquête judiciaire a été lancée contre une organisation criminelle irakienne acheminant illégalement des ressortissants irakiens de leur pays d'origine vers la Belgique et ce, principalement en utilisant des voies aériennes. Initialement, l'organisation faisait usage de documents d'identité dont la personne figurant sur la photo avait des points de ressemblance avec le candidat à l'immigration clandestine, ces documents sont nommés dans le jargon policier « look-alike ». Pour pouvoir profiter des services rendus par l'organisation criminelle, les victimes devaient payer une somme allant de 15.000 à 20.000 US dollars aux trafiquants.



Au vu d'afflux massif de réfugiés en Turquie et Grèce, l'organisation s'est adaptée et a modifié son mode opératoire. En effet, au lieu d'emprunter les voies aériennes, les victimes étaient maintenant acheminées en voiture/camionnette via la route des Balkans vers la Belgique. Le prix à payer pour ce voyage était fixé à 5.000 US dollars par personne.



Arrivées en Belgique, les victimes étaient logées dans des appartements/maisons gérés par des membres de l'organisation et les documents d'identité fournis préalablement afin d'effectuer le voyage, étaient récupérés par l'organisation criminelle avant que les victimes se présentent au sein de l'Office des Etrangers dans le but d'y de demander l'asile politique.

Durant l'enquête, plusieurs victimes ont pu être identifiées et localisées.



Le 7 septembre 2016, les policiers de la PJF de Bruxelles, assistés de leurs collègues de Louvain et de Liège, ont perquisitionné neuf adresses, dont sept sur le territoire de l'agglomération bruxelloise et respectivement une adresse à Louvain et une à Liège. Au total 10 personnes, dont la plupart inscrites sur le territoire des communes de Molenbeek et Anderlecht, ont été privées de leur liberté et transférées vers les locaux de la PJF Bruxelles pour suite d'enquête. Lors des perquisitions, les enquêteurs ont procédé à la saisie de plusieurs documents d'identité, des faux documents et attestations, du hardware ainsi que d'une arme de poing et des munitions s'y rapportant. Quatre suspects ont été placés sous mandat d'arrêt par la Juge d'Instruction responsable de l'enquête. L'enquête se poursuit.